C’est avec une joie immense que je me tiens ici devant vous, et que j’ai l’honneur de prononcer quelques mots pour marquercet événement mémorable pour notre Organisation.
Je tiens tout d’abord à vous exprimer notre gratitude la plus sincère, Monsieur le Président, pour la chaleur et l’hospitalité dont ont fait preuve à notre égard le peuple et le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Je voudrais également féliciter le Directeur général de la CPS et tout le personnel du Secrétariat pour la parfaite organisation de cette dixième Conférence. Ce rassemblement d’États et de Territoires membres constitue une occasion cruciale de réfléchir à l’avenir des travaux de notre Organisation, ainsi qu’à la façon dont elle peut contribuer à préserver et à améliorer l’existence des peuples océaniens. En ce soixante-dixième anniversaire de sa création, arrêtons-nous un moment sur ce qu’elle a réussi à réaliser ainsi que sur les obstacles qu’elle a dû surmonter. Cet événement nous fournit une occasion tout à fait essentielle de modeler notre Organisation afin d’adapter et de proposer des services pour agir contre les réformes planétaires et les catastrophes naturelles. La Communauté du Pacifique a parcouru un long chemin depuis sa fondation en 1947 et, en tant que première organisation bilingue en Océanie, est fière d’avoir apporté sa pierre, aussi petite fût-elle, au développement de notre région.Permettez-moi de rendre hommage aux dirigeants qui nous ont précédés, et dont la vision, l’engagement et les conseils pour que la CPS continue à répondre aux attentes de ses membres ont ouvert la voie aux immenses avancées réalisées jusqu’ici. Ensemble, nous devons poursuivre nos efforts et soutenir, au cours des décennies à venir, l’action de la CPS en faveur de la santé et de la prospérité de notre région.Depuis soixante-dix ans, nous renforçons notre programme de développement régional par la mise en place d’un cadre régional, qui rassemble nos peuples, avec leur richesse de cultures, de points de vue et de diversité, vers un objectif commun. Cette même institution est, et demeure, l’un des plus anciens et plus importants piliers scientifiques et technologiques du régionalisme dans le Pacifique. Nous devons rester fiers de tout ce que nous avons fait, et de tout ce que nous pouvons faire, en ce jour où nous nous rassemblons au siège de la CPS et où nous nous engageons à continuer à alimenter et à renforcer notre coopération. L’avancement de nos travaux dépendra de la force de notre union en tant que région, en tant que communauté du Pacifique.
Le Vanuatu a récemment salué l’ouverture à point nommé d’un Bureau régional pour la Mélanésie à Port-Vila. Cette mesure témoigne des avancées réalisées par l’Organisation en matière de communication ainsi que de prestation de services et de collaboration avec la Mélanésie. La CPS connaît bien le contexte mélanésien, et je tiens à féliciter son Directeur général pour avoir fermement cru en cette sous-région et avoir adopté cette démarche. Nous abritons le plus grand océan du monde et, à ce titre, partageons la lourde responsabilité de préserver et de gérer la diversité de ressources, de vie et de phénomènes naturels complexes qui y prennent place. Chacun d’entre nous doit faire face aux conditions climatiques extrêmes qui touchent nos pays, et qui sont dues pour la plupart au changement climatique et au réchauffement de la planète. C’est pourquoi Vanuatu salue l’ouverture d’un Centre océanien pour la science marine, et félicite le Secrétariat pour cette initiative. Ce centre doit devenir un véritable pôle d’excellence scientifique pour les générations futures, en intégrant les plates formes existantes et en en construisant de nouvelles. Le thème retenu cette année pour la Conférence, « Partenariats innovants pour le développement durable », est tout à fait pertinent, car il invite à repenser et à remettre en question ce que nous faisons à l’échelle régionale pour atteindre nos objectifs. Avec la CPS, nous avons déjà réalisé de grandes avancées au fil des décennies, mais nous devrons encore surmonter bon nombre d’obstacles. La constitution de partenariats solides est absolument cruciale pour notre réflexion sur de nouvelles idées, plus innovantes, pour renforcer la résilience contre les menaces et les défis émergents. J’appelle de mes vœux l’intensification de l’harmonisation des programmes de développement de nos partenaires et de la CPS, ainsi qu’une meilleure prise en compte de la situation des différents pays par les programmes régionaux, sans toutefois perdre de vue la diversité et la complexité de notre région. La question des délais d’accès aux fonds internationaux continue à représenter un obstacle majeur pour bon nombre de nos économies, du fait de la rigidité et du caractère bureaucratique des procédures. Entendre ces engagements à l’échelle mondiaux met du baume au cœur, mais l’impossibilité d’accéder aux fonds en temps voulu assombrit nettement le tableau. Tel est le paradoxe des engagements internationaux. Nous devons trouver un moyen de le résoudre. Dans ce contexte, j’ai le plaisir d’annoncer que mon Gouvernement a décidé de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires, et notamment la CPS, afin de s’attaquer au problème épineux de la réduction des déchets marins. Il a ainsi voté l’interdiction générale des sacs en plastique d’ici à 2018, tout en encourageant leur remplacement par des sacs traditionnels. Notre culture et nos traditions ne peuvent être négligées. La promotion de l’économie bleue et la préservation de notre océan grâce à l’interdiction des sacs en plastique a trouvé un écho la semaine dernière, lors de l’ouverture officielle de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP – Union européenne à Port-Vila. Si nous, États et Territoires insulaires océaniens, prenons ensemble la tête de cette initiative, notre engagement incitera sans aucun doute d’autres pays à nous emboîter le pas. Par ailleurs, je suis heureux d’annoncer que les préparatifs de la douzième Conférence des ministres de l’Agriculture du Pacifique Sud-Ouest, qui aura lieu en octobre prochain en marge de la première Semaine océanienne de l’agriculture, vont bon train. L’agriculture est un pilier de toutes nos économies et, en organisant ces événements, nous voulons amener les experts gouvernementaux et toutes les parties prenantes à partager des idées et à tirer parti d’innovations pour trouver des solutions au déclin de la production agricole dans notre région. En outre, la dépendance croissante aux aliments importés, peu sains et bon marché est effarante, à tel point que l’on peut dire que notre région est confrontée à une crise sanitaire. Je suis impatient d’accueillir vos ministres de l’Agriculture et vos représentants en octobre prochain à Port-Vila. Pour conclure, je suis persuadé que notre Organisation a fait la preuve de sa maturité grandissante et que, tous ensemble, nous pourrons écrire un nouveau chapitre, et tirer parti de notre coopération et de nos forces pour former des partenariats qui armeront la CPS pour assumer son rôle de chef de file régional dans la promotion de la prospérité et de l’amélioration du bien-être des peuples de notre région. Une fois encore, je souhaite un excellent soixante-dixième anniversaire à la CPS. Puissent les générations futures se rappeler les décisions que nous prendrons aujourd’hui et le souci que nous avons de leur avenir.
Merci de votre attention.